CONTOURS D'UN CONCOURS
Au printemps 1978, Kelc’h Sevenadurel Gwened lançait un concours de poésie à l'intention des élèves du Pays Vannetais. Il l'organisait dans le souci d’intéresser le jeune public breton à ce mode d'expression. S'adressant à des scolaires, cette initiative venue de l'extérieur de l'école était peut-être plus susceptible de retenir l'attention des adolescents. Toutefois, la participation des maîtres, par l'organisation d'ateliers de création dans leur classe, a été un élément essentiel de la forte participation des primaires surtout.
Nous avons reçu 228 textes émanant de 211 auteurs ; 8 poèmes envoyés par 3 adultes étant hors concours, restaient en piste 220 poèmes écrits par 208 jeunes. Ouvert aux auteurs bretonnants et francisants, la répartition donne respectivement 9 textes pour 10 poètes d'une part et 211 poèmes pour 198 auteurs de l'autre. Cette proportion est très représentative du sous enseignement actuel du breton.
Deux jurys ont eu la difficile tâche de sélectionner les textes qui devaient figurer dans ce recueil. Celui de langue bretonne était constitué de MM. Albert Boché, professeur de langues, et Colleter, instituteur. Mlle Massiet du Biest, directrice de la Bibliothèque municipale de Vannes, M. Venel, libraire à Vannes, M. Baron, professeur de français à l'École Normale, composaient le jury de langue française.
D'autres personnalités avaient été pressenties également, qui n'ont finalement pas pu se rendre libre. J’assurais, enfin, la représentation de Kelc’h Sevenadurel Gwened dans les deux jurys. Nous tenons à remercier vivement ici chacun des jurés pour leur aimable et compétente participation.
La plus grande liberté avait été laissée aux auteurs, afin qu'ils puissent exprimer au mieux leur personnalité. Le thème qui a été repris pour titre du présent ouvrage, avait été choisi très large à cette intention et aucune exigence de forme n'avait été posée au départ. Les textes retenus (18 %) l'ont été pour leur inspiration et leur valeur littéraire, relativement à l'âge des auteurs.
Le jury de breton a estimé que les textes envoyés, s'ils étaient en nombre restreint, étaient d'une qualité égale à ceux primés en français et a décidé de les retenir tous. La sélection s'est faite d'elle-même au départ, seuls les candidats dominant déjà bien le breton ayant participé.
De son côté, le jury francophone a noté une plus grande spontanéité des plus jeunes. Les stéréotypes littéraires tendent à prendre le pas sur l'expression ou l'impression personnelle dès la sixième. Enfin, au niveau du deuxième cycle, la pensée a du mal à s'expliciter, les poèmes deviennent bavards et le souci technique étouffe souvent les jaillissements du cœur.
D'autres constatations intéressantes peuvent être faites quant à l'inspiration. Ainsi rencontre-t-on des la sixième les premiers poèmes d'amour (2) et la défense écologique y prend une allure plus systématique. En quatrième apparaissent des poèmes engagés ; (6) contre le dépeuplement de la Bretagne, l’abandon des campagnes, l'émigration forcée, en opposition avec des textes «intégristes» sur la modernisation qui va détruire la beauté passée de la Bretagne ou l'illusion touristique, vache grasse [?] de notre pays aujourd'hui... La tendance intimiste s'affirme un peu plus dans le second cycle (9) et se nuance de romantisme. Les premiers textes tarabiscotés (6) voient le jour, ainsi que l'opposition à la société, à l'école et aux profs (3).
Frappé par la quantité de textes mièvres, d'un côté, par le nombre de fois où la « marée noire › était évoquée ou bien fournissait le thème du poème, d'autre part, je me suis livré à une nouvelle lecture de l’ensemble des envois.
J'ai constaté que 21% des poèmes relevaient d'une vision passéiste de la Bretagne, utilisaient des clichés « folkloriques » pour aboutir à des poésies « botrélisantes » ou les chapeaux ronds dansent sur la lande, quand ce n'est pas la vieille dentellière dans sa belle province qui le dispute au départ du pécheur ou au ballet des korrigans... Voila des visions de la Bretagne que nous devons combattre si nous voulons atteindre une pensée universaliste qui permettra seule, à notre pays de s'affirmer dans le monde d’aujourd’hui culturellement certes, mais aussi dans les domaines économiques et politiques où il a sa place à prendre.
D'une forme moins banale, les poèmes descriptifs comptent pour 27% des titres. Ils consistent en une évocation de la nature ou en des louanges puériles à la Bretagne, démarche syncrétique en attente de maturité.
Ces jugements défavorables n'empêchent qu'on trouvera des textes de ces deux espèces dans ce recueil le jury ayant estimé pouvoir en retenir quelques-uns pour certaines qualités leur conférant un petit air personnel, ne serait-ce qu'une charmante et fraîche naïveté.
Enfin, «heureuse surprise ›, la catastrophe de l'Amoco Cadiz a inspiré 32% des jeunes auteurs. Si le sujet est évoque des le C.E.1 et les classes suivantes, c'est surtout à partir du C.M.2 (12 poèmes/ 47) que l'intérêt s’affirme, gagnant en 6ème/5ème (20/44) pour atteindre son maximum en 4ème/3ème (30/47) : 62 textes sur 138 envoyés à ces trois groupes de niveaux pour 71 poèmes sur le thème.
Bien sûr, cet événement considérable a été largement ressenti dans l'Europe occidentale. Ainsi, un sondage l.F.O.P, réalisé en décembre 1978 a montré qu'aux yeux de l'opinion publique française c'était le plus important de l'année bien avant tous les événements de politique intérieure ou internationaux. Et pourtant, n'y a-t-il pas eu la guerre au Liban et au Cambodge, l'enlèvement d'Aldo Moro, le rapprochement entre Israël et l'Egypte, etc. ?
Les chiffres précités montrent la sensibilité des adolescents à la réalité sociale et en particulier aux problèmes de l'environnement. Cette confirmation est encourageante, qui témoigne de la prise de conscience des intérêts supérieurs de l'humanité par les jeunes couches de la société et leur attachement à cette presqu’île du bout de l'Europe, qui est leur pays.
JEUNESSE ET POÉSIE
Les poèmes que nous vous présentons, ne prétendent pas au génie. Ce sont seulement les mieux venus d'une production limitée et, même si certains enchantent l'oreille ou charment l'esprit, ils demeurent des réalisations à l'enfance de la poésie.
On a tort de croire que l'enfant est poète de nature. S'il aime la poésie, il est rarement « créateur » ou a son insu. « Il est clair, écrit Yvon Bélaval, dans La recherche de la poésie, que le charme de ces poètes de l'enfance est « l'effet » d'un malentendu : c'est notre conscience d'adulte qui suscite la poésie en ces naïvetés du cœur, ces fautes de syntaxe, ces incorrections lumineuses qui nous restituent la fonction magique du langage ».
Bien qu'il existe des analogies entre la pensée enfantine et la pensée poétique, on ferait fausse route en voulant faire de l'enfant un poète-né, même si sa manière de voir le monde est celle que les poètes recherchent. Sans doute, l'art est-il «un jeu d'enfance retrouvée dans la grisaille de la vie d'adulte » (Jean-Paul Weber). Mais, à la perception ingénue, à la spontanéité, les créateurs joignent des exigences de lucidité et de maitrise du langage qui dépassent les possibilités de l'entant. Cette nécessite de l’apprentissage de la langue nous est apparue ici clairement. Trop souvent, l'élève est la proie des lieux communs, des idées fausses et toutes faites qu'il tend à reproduire. Victime d'une littérature à bon marché et de l'idéologie qui la sous-tend, auxquelles il apporte ses propres prolongements.
À 7 ans déjà, l'enfant transporte des stéréotypes. La Bretagne qu'il décrit, ce n'est pas celle qu'il vit quotidiennement, mais les clichés qu'une certaine littérature provincialiste lui impose. Cette vision botré lisante est véhiculée par l’idéologie dominante qui tend à valoriser ses propres valeurs, tout en dépréciant et interprétant en sa laveur les cultures différentes qu'elle entend assujettir. Aussi cherche-t-elle à les faire apparaître comme des données du passé, inadaptées au monde d’aujourd’hui, incapables d’atteindre l’universel c’est-a-dire de pouvoir parler a la conscience de tous les hommes, ce qui leur garantirait authenticité et originalité, pour tout dire le droit a l’existence. L'histoire de notre pays est farcie d'exemples de cette volonté de négation. Un des plus récents est cet aveu de Georges Pompidou, président de la Vème République française, déclarant ; « il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales dans une France destinée à marquer l’Europe de son sceau ». Victime de cette politique systématique d'assimilation, le petit Breton n’est généralement plus capable de penser la Bretagne en soi, mais seulement à travers le prisme déformant de l'idéologie dominante et de ses mythes.
Or, la poésie tout comme la science ou la philosophie est dénonciatrice des faux-semblants et du mensonge des apparences. En cherchant à aller à l'essentiel que cache une multiplicité factice et les écrans des systèmes établis, en appelant à se libérer des aliénations du langage quotidien, elle affranchit l’homme de ses chaines mentales, des normes sociales illégitimes, Par l'activité poétique, l’individu se libère d'un carcan psychologique et s'ouvre les voies d'une transformation de sol et du réel.
Tel est bien la fonction fondamentale de la poésie qu'il convient de cultiver. C'est par elle que se sont concrétisés les mythes, les religions, les bases idéologiques des peuples. Au départ la poésie est parole, incantation, verbe. Forme la plus achevée du langage en même temps que la moins aliénée, selon le linguiste Jackobson, elle serait aussi la plus combattue et, à la longue, la plus dépendante. C'est ce qui s'est passé dans la poésie classique française, tombée au rang de « prose décorée », par la versification. C’était la tuer, alors que d'outil qu'elle était dans ses finalités magiques, didactiques, historiques ou autres, elle attendait sa nouvelle destinée : devenir l'essence d'une activité créatrice.
Ceux qui regrettent aujourd’hui qu’il y ait tant de poètes et trop peu de romanciers commettent une erreur de jugement. La poésie intervient aux moments critiques qu‘une culture peut traverser. Déjà au XlXème siècle, c'est suite à la publication du « Barzaz Breiz » (1839) qu'est né le mouvement de renaissance culturelle bretonne, qui cherche aujourd’hui à déboucher au plan social. La Bretagne est à un tournant décisif de son histoire, se demandant si sa langue et sa culture sont promises à disparition clans les décades qui viennent ou si elle parviendra à contenir et surmonter le mouvement cosmopolitiste actuel de nivellement des différences entre les peuples. Tous les mouvements de libération nationale, toutes les renaissances culturelles commencent par la poésie. Les romanciers, les dramaturges viendront plus tard.
Au niveau personnel, le rôle de la poésie est tout aussi fondamental dans la structuration de la pensée. On sait l'importance du langage et de l’imaginaire dans la formation de la personnalité. La créativité poétique joue sur la malléabilité d'une langue vivante, qui se prête au jeu et permet une communication en profondeur. Les jeunes enfants aiment surtout dans la poésie son caractère gratuit et la liberté de jouer du rythme et des images, jusqu’à l’invraisemblable. C'est la période royale de la comptine ou de poèmes courts, images, colorés, rythmés.
Quand il atteint « l’âge de raison », l'enfant se ferme à l'onirisme et entre à l'école primaire, qui transforme trop souvent le poème en « récitation ».
Il faudrait, au contraire, utiliser les nouvelles possibilités de l’enfant dans l’accession à la lecture et à l'écriture, tout en essayant de maintenir en lui l’émerveillement devant les choses et la redécouverte du jeu du langage à un niveau plus élevé qu'en maternelle. Et la, le rôle des enseignants est prépondérant. Il l'est tout autant dans le secondaire quand l’adolescent doit se livrer au décorticage des Œuvres du programme au détriment de la culture de sa sensibilité. Alors, il cherche en dehors de l'école les poèmes, les auteurs dans lesquels il peut se retrouver.
Et puis, bien souvent, il écrit lui-même : c'est, a-t-on dit, « la seconde saison poétique de la vie », avec la petite enfance. Quelles fleurs, quels bouquets, quels fruits pourrait-elle donner ! Il est scandaleux que cette disponibilité à transformer le quotidien en merveilleux ne soit pas prise en compte dans l’enseignement, pour l'adaptation des adolescents et le profit de la poésie.
Il est en tout enfant une possibilité naturelle de s'exprimer, de se réaliser dans des activités créatrices personnelles et intentionnelles, dont il serait la source. Mais, cette disposition potentielle, si elle reste présente en tous et a tout âge, doit être cultivée pour s'épanouir et s'enrichir d'un métier, de savoir faire sans lequel une véritable création ne peut voir le jour. C'est le rôle de l’éducateur de développer chez l’enfant l'initiative, de libérer sa spontanéité réprimée par des modèles sociaux et culturels d'un monde passé, voire socialement et culturellement étranger.
Cette créativité poétique travaille sur une vision du monde filtrée, modelée par la langue. Pour matérialiser l’imaginaire, cette activité suppose et développe la domination de l'outil linguistique. La poésie fournit une contribution d'autant plus enrichissante qu'elle échappe au caractère scolaire des autres matières.
Ce filtrage linguistique a été souligné dans ce concours par son ouverture aux jeunes auteurs bretonnants. Il était important en soi et pour l'avenir, en face du peu de temps qui lui est octroyé, en face du peu de moyens dont bénéficie notre langue, de rappeler que des jeunes souhaitent poursuivre et améliorer leur apprentissage et en faire un moyen personnel d'exprimer l’univers, un monde pense en Breton.
Puisse ce petit livre donner aux enfants de chez nous le gout, le plaisir, l'envie de lire et d'écrire de la poésie. En dépit de sa longue histoire, la Bretagne est un pays jeune : un présent à comprendre et à transcender un demain à penser et à faire. Les poètes, par nature résistants, révoltés, révolutionnaires, visionnaires, ont leur rôle à jouer dans cette construction et ce devenir. Poète, nous l’aurons été, nous aussi, Kelc’h Sevenadurel Gwened. Si nous avons réussi à inciter quelques-uns à ajouter leur propre sagesse aux productions de ce premier langage », car, ainsi que le dit Paul Éluard, « le poète est celui qui inspire, bien plus que celui qui est Inspire ».
Tugdual KALVEZ
RIMADELL NEDELEG
Da Nedeleg
E vez gwelet
Al laboused
O tebriñ kerc'h
Al loened
’barzh an erc’h
A glask boued
’vit o bugale
Iwan hag Arzela KALVEZ
Senolf, C.P. ha C.E.2
BRETAGNE
Bretagne la belle
Avec ta côte en dentelle
Tes plages sont abimées
Par un énorme pétrolier
Qui laisse le mazout
S'échapper de ses soutes.
Macareux et goélands
Qui planez au-dessus de l'océan
Prenez garde à ce poison
Qui pollue notre région
À cette marée noire
Qu'on ne veut plus revoir.
Les Bretons sont en colère
Ils aiment tant leur mer
Y a-t-il quelque chose à faire ?
Elèves du C.E.1, 8 ans
Classe de Mme Kervern
Groupe scolaire de Vannes-Rohan.
LES ÎLES
Belle-Île, Houat et Hoëdic
Et la presqu'île de Quiberon
Sont de notre vieille Armorique
Les joyaux que nous préférons.
Entourées par l’océan Atlantique
Belle-Île, Houat et Hoëdic
Sont des îles magnifiques.
Tristan THEBAULT, 7 ans 1/2, C.E.1
Ecole Annexe E.N.G. Vannes.
LA BRETAGNE
La campagne est belle,
Avec ses hirondelles.
La mer est belle
Avec ses étincelles.
Oh ! Bretagne, tu me fais rêver de tout ce que
Tu possèdes : ta verdure, tes rivières, ta campagne.
Tes oiseaux et ta mer.
Claude BENOIST, 7 ans, C.E.1
Ecole Annexe E.N.G. Vannes.
EN BRETAGNE
Gentille Bretagne
Que tu es jolie
Avec tes beaux habits
Tu es fleurie
De tulipes
Allons Bretagne ! Danse Bretagne !
Chante ma Bretagne !
Chante des chansons
Que j'aime tant
Oh ! Le beau temps.
Anne-Françoise DIGABEL, 8 ans, C.E.1
École Annexe E.N.G. Vannes.
LA BRETAGNE
Jolies bretonnes avec vos tabliers brodés
Et vous aussi
Jolis bretons avec votre veste dorée
Vos habits se reflètent
Et font un joli arc-en-ciel
Noir
Jaune
Et bleu
Dans la mer.
Gwenaelle DENEZ. 7 ans, C.E.1
Ecole Annexe E.N.G. Vannes.
LA BRETAGNE
Ah ! Que la Bretagne est belle !
Quand il fait beau
Avec toutes ses îles et ses îlots !
Les oiseaux chantent haut
Et volent à tire-d’aile
Ah ! Que la Bretagne est belle !
En Bretagne, il pousse des fleurs d'or
Comme des boutons d'or.
Des fleurs violettes
Comme des clochettes.
Quand il fait chaud
Les pâquerettes
Ouvrent leur collerette.
Ah ! Que la Bretagne est belle !
Dans la basse-cour
Le chien court
Après les volailles
Qui se cachent dans la paille.
Stéphane KEHLEAU, 9 ans, C.E.2
Ecole Notre-Dame, St-Avé.
MA BRETAGNE
Je suis née en Bretagne
Ce n'est pas la montagne
Mais la mer toute belle
M'invite et m'appelle.
Vois-tu mon océan
Quand d'écume il est blanc ?
As-tu peur de mes vagues
Qui font danser les barques ?
Enfant de mon village
Ne pollue pas mes plages.
Ramasse des coquillages
Fais-en un bel ouvrage
As-tu vu mes oiseaux
Qui se noient dans les flots ?
Au gré d'une marée noire
Que c'est bien triste à voir !
Chante dans la bruyère
Elle est douce ma terre !
Ajoncs, genêts, dolmens
Et toi, tu t'y promènes ?
Rêve dans la nature
Oh, quelle belle aventure
Garde-là ta Bretagne
Et joue dans ta campagne
Et moi petit enfant
Comme je suis content
Mon cœur est tout petit,
Mon pays l'a conquis
Et je lui dis
Merci.
Nathalie LE PORT, 8 ans 1/2, C.E.2
Erdeven.
IL NEIGE
Il neige sur nous le beau printemps
Il neige sur nous le joli temps.
Il neige du rose, il neige du blanc
Au-dessus des maisons.
Au-dessus des saisons.
Il neige sur nous le beau printemps
Il neige sur nous le joli temps,
Il neige du bleu, il neige du blanc
Au-dessus de la mer.
Au-dessus de la terre.
Il neige sur nous le beau printemps
Il neige sur nous le joli temps.
Il neige du vert, il neige du blanc
Au-dessus des forêts,
Au-dessus des secrets.
Hélène LE COZ, 9 ans, C.E.2. Séné.
PAYS BLANC
Le temps froid
Du pays blanc
Vient vers moi
En galopant.
Il court dans le vent
Temps froid du pays blanc
Comme un cheval blanc
Emporté par le vent.
Le temps froid est passé
Passé devant moi
Il ne m'a rien laissé
Même pas une bûche de bois.
Hélène LE COZ, 9 ans, C.E.2, Séné.
LA BRETAGNE
La mer est belle
Elle est claire
Mais tout à coup
La mer est toute noire
Et elle était si claire
Et elle était si bleue
La mer !
Catherine JARSALE, 9 ans 1/2,
Ecole de Noyal-Muzillac.
C.M.1
BEAU PAYS DE BRETAGNE
Comme tu es belle
Comme tu es belle
Avec tes poissons frétillants
Avec tes poissons scintillants
Comme tu es belle
Comme tu es belle
Avec tes oiseaux virevoltants
Avec tes oiseaux volants
Comme tu es belle
Comme tu es belle
Avec ton sable
Avec ton sable blanc
Comme tu es belle
Comme tu es belle
Au revoir Bretagne
A demain.
Olivier ROPERT, 10 ans, C.M.2
Ecole Annexe E.N.G., Vannes
BELLE BRETAGNE
Tu es belle Bretagne !
Je devine tout sur ton visage.
Demain les galets vont se promener sur la plage
La lune éclaire les toits.
Elle fait renaître leurs beaux chaumes.
Les animaux sauvages
Je les trouve sages.
Bretagne tu es mère
Ton fils habite sous les mers.
Tu es belle Bretagne !
Franck HAYS, 11 ans, C.M.2
Ecole Annexe E.N.G. Vannes.
UN GOELAND M'A DIT...
Un goéland m'a dit : « Va.
Etends vers la mer ton bras. »
Un goéland m'a dit : « Prends ton bateau
Dis à tous les pêcheurs « kenavo »
Le temps est beau
Baigne-toi, fais beaucoup de brasses
Pour te dégourdir
Reviens à terre, va à la foire
Achète des gadgets qui font rire
Puis va au verger, prends quelques poires
C'est gratuit
Mais surtout, ne va pas là-bas, à cette plage
Car elle est couverte de pétrole, ce gluant enduit
Mais, tournons la page
Et pensons à autre chose
Car voilà la nuit
La nuit où le ciel devient rose
Sauf, bien entendu, à minuit. »
Dors bien, goéland, dans ton douillet nid
Moi, j'ai un profond sommeil dans mon petit lit.
Gaël EVENO, 10 ans, C.M.2, Arradon,
BRETAGNE D'AUJOURD'HUI
Belle Bretagne
Tu étais belle Bretagne
Avec tes menhirs
Mais maintenant tu vas mourir.
Tu avais de beaux champs de maïs
Mais maintenant il y a « l'Amoco-Cadiz 1.
Belle Bretagne
Tu étais belle Bretagne
Tu avais de belles plages
Maintenant tu n'es plus comme au moyen-âge.
Belle Bretagne
Tu étais belle Bretagne
Tu avais de beaux marécages
Mais maintenant c’est fini c'est dommage.
Serge PARACHINI, 11 ans, C.M.2
Ecole Annexe E.N.G., Vannes.
BRETAGNE
La Bretagne a ses pêcheurs
Les pêcheurs ont la mer
La mer a le sable chaud
Le sable chaud a ses coquillages
Les coquillages ont leur armoire
Les armoires ont leurs châteaux
Les châteaux ont leurs pont-levis
Les ponts-levis ont la terre
La terre c'est la Bretagne.
Marie-Odile HOUSSAT, 10 ans, C.M.2
Ecole Annexe E.N.G.. Vannes.
BRETAGNE
Bretagne, toi qui faisais la fierté de ton peuple. Où sont tes belles plages de sable fin. Tu étais si belle jusqu'au jour où ce géant* qui faisait la fierté de ses constructeurs a vomi son flot noir. Et toi Bretagne, toi qui faisais la fierté de ton peuple, tu t'es imprégnée de cette horrible chose noirâtre que nous les hommes, nous nommons « hydrocarbure ». Mais ne sommes-nous pas les fautifs ? Ah ! Pourquoi donc t'avons-nous salie ?
Pourquoi sommes-nous habités par cette soif de vouloir mieux faire, de vouloir nous améliorer, de voir grand, très grand et même cette fois-ci trop grand ?
Où es-tu Bretagne, toi qui faisais la fierté de ton peuple avec tes belles plages de sable fin ?
Franck WAGNER, 10 ans, C.M.2
Ecole Annexe de Garçons, Vannes.
BRETAGNE
Avant, dans notre Bretagne
C'était le clapotis des vagues qui nous réveillait.
Avant, dans notre Bretagne
C'était le soleil qui scintillait.
Avant, dans notre Bretagne
C'était le chant des mouettes qui nous enchantait.
Avant, dans notre Bretagne
C'était les marins qui chantaient.
En ce moment, dans notre Bretagne
Ce n'est plus le clapotis des vagues qui nous réveille.
En ce moment, dans notre Bretagne
Ce n`est plus le soleil qui scintille.
En ce moment, dans notre Bretagne
Ce ne peut être le chant des mouettes qui nous enchante
En ce moment, dans notre Bretagne
Ce ne sont plus les marins qui chantent
La mer est en deuil
Et la Bretagne aussi...
Rozane LE HEBEL. 12 ans, 6èmeT
Riantec.
BRETAGNE
Bretagne
Tu gardes l'odeur de tes genêts
Avec ta côte aux vagues écumantes
Tes mouettes toutes blanches
Tes champs de chardons
Tes chaumières au toit de chaume
Tes maisons moyenâgeuses
Aux poutres dégarnies
Tes sabots de bois
Tes légendes qui courent
A travers le pays
Tes histoires d'antan
Pays de légendes
Et d`histoires égarées
Pays de mes souvenirs
Tu sens bon la lavande et la bruyère
Béatrice LE BOURCE, 13 ans, 5èmeC
Theix
LE SCORFF
Je suis une rivière
Du vieux pays breton
Où vivent comme frères
Grands bœufs et blancs moutons.
Ils y viennent pour boire,
Guidés par leurs bergers
Qui chantent mon histoire
De rocher en rocher.
De mes rives zones fleuries
De bruyère et d'ajoncs.
J'arrose les prairies
Aux grandes fenaisons ;
Et lorsque le foin sèche
Sous l'ardente chaleur,
Dans mon eau toujours fraîche
Se plongent les baigneurs.
Je descends lentement
Vers la rade de Lorient.
Dessinant des méandres
Et passant sous les ponts.
Au terme de mon voyage
Mes eaux se sont grossies,
Et comme un enfant sage,
Je me suis assoupi.
Gilles LE BOULER, 14 ans. 5ème
Locmiquelic.
AGRESSION DE LA MER
Ce matin j'ai été voir la mer
Elle n'est pas très claire
Elle jadis si belle et multicolore
Beaucoup de poissons sont morts
Entre les vagues éparpillées.
Je vois luire leur ventre argenté.
Les goélands sont englués
Ils ne peuvent s'envoler.
C'est un pétrolier
Qui près des côtes a dégazé.
Ce qui se passe à cette heure
Qui en est l'auteur ?
L'homme et ses idées
Il en est prisonnier.
Jean-Yves PERSONNIC, 13 ans, 5ème
Port-Louis.
LA PEUR DES PÊCHEURS
Quelle est donc cette chose
Qui fait pleurer nos cœurs ?
Est-ce un morceau de prose
Qui doucement se meurt ?
Cette chose n'est pas rose,
Quelle est donc sa couleur ?
Et si c'était la cause
D'un immense malheur ?
Si cette chose se pose
Alors court la rumeur...
Que les gens sont moroses
Avec cette langueur.
On découvrit la chose
Grâce à une lueur
Ce n'est ni de la prose,
Ni même un peu d'ardeur.
Mais c`est bien de la peur
Qu'il y a dans nos cœurs.
Christine LEVEL, 12 ans, 5ème
C.E.S. Quiberon.
AR REVERZI ZU
Goude an Torrey-Canyon e 1967,
Goude an Olympic-Bravery e penn kenta ar bloaz 1976
Hag ar Böhlen e dibenn ar memez bloavez.
Ema deuet eur wech all c'hoaz ar reverzi zu,
Hini an Amoco-Cadiz.
En em daolet war reier Porsall,
E miz meurz 1978.
Daou hant tregont mil tonn~enn mazout
Skuillet er mor,
Zo deuet da gaílhara an aochou,
Etre Lok Maze Penn-ar-bed ha Perroz e Bro Dreger.
Louzet ar mor. louzet an aochou, louzet an inizi,
Louzet ar reier, ar bezin, an aberiou;
Krevet ar hregín, al laboused.
Klasket 'n-eus eun Aotrou kuzad ar wirionez.
An Aotrou 'n-eus lavaret :
« Arabad kaoud aon. tourísted ;
Net veho an aochou hag ar mor evid ar vakañsou »
Tud ar vro avad 'n em zîamerdo
'n hent ma hellint.
E-pad bloaveziou ha bloaveziou.
E chomo louz ar vro,
Maro an aberiou.
Ha dond a ray en-dro
Laboused ar Seiz Enezenn ?
Ar vro a-bez a zalho soñj
Euz ar bloavez 1978
Ma teuas an Amoco-Cadiz
D'en em daoler war reier Porsall
E-tal an aber Benniget
An aber milliget
Evid pell amzer.
Gwenola PETITBON, An Alrae, 5ème
KERIADENNOU GWECHALL
Gwechall e veze stank an tier.
Ne oa nemed ur pez
Ur siminal braz a oa ennañ
AI leur-di a oa douar-pri.
Renket brao oa 'r gweleou
Hag an armeliou ;
Ur speurenn a oa
Etre ar c'hraou hag an ti.
Na sioul e veze peb tra gwechall,
An clud a veve sioulig
Ha trouz ebed ne veze
Evid o derañj.
Françoise LE MAGADUR
Skolaj Curie An Henbont, 5ème4.
AR MOR
Glaz eo ar mor
Glaz eo an neñv
Eonenn gwenn 'ar horre an dœur,
Kogusenn Ioued a dreuz
Get tizh an heol skeduz ;
'ar an dœur ur vag a red,
AI lien gwintet en aer
O treiñ da du an avel
Ar vugale a huch a bell
D'o zud astennet 'ar an traezh
Sell mamm pegen brav eo ar mor
Pegen brav eo aod Breizh.
Véronique LE HER
Skolai Curie An Henbont, 5ème4.
BRETAGNE, OISEAU MAZOUTÉ
Bretagne, toi, l’oiseau mazouté
Depuis des années les bateaux étrangers
Jettent sur tes côtes les déchets de leurs machines
Et souillent ton rivage.
Pourtant, tu redresses fièrement la tête
Et continues e vivre sans gémir.
Les oiseaux, les poissons qui vivent
Dans tes eaux partiront.
Mais reviendront-ils ?
Ton peuple de pécheurs ne pourra plus gagner son pain
Où s’en ira-t-il ?
Viendra l'été.
Tes plages seront désertées
Par les touristes.
Bretagne souillée,
Bretagne humiliée,
Dans cette mer de pétrole
Te laissera-t-on noyer ?
Roselyne BRAULT, 14ans, 4èmeB, Séné
AN TAN
An tan a zelle ouz an dud en noz teñval
A oa skeduz med ne domme ket.
Tan boull, tan ar gorriganed
E-menn ema da dad ?
E-menn ema da vamm ?
Da dad out
Da vamm out.
Tremen, tremen a reas
Ha 'n eus Iesket skeud ebed.
An ene baIe-bro en deus devet eun doenn
Ha den ebed ne oar.
Nathalie DI PAULI
Skolaj Curie an Henbont, 5ème 4.
LA BRETAGNE
Dieu merci,
Le pétrole est parti.
En fluides et longues mèches.
La mer est comme un bain d'eau fraiche
Toute colère s'en est allée,
Mais les Bretons sont fatigués.
C’est par une belle journée ensoleillée
Que le navire a coulé
Et le pétrole s’est écoulé
Des grandes soutes éventrées.
Tout repose et tout s'apaise
Et tout le long des falaises
La marée noire a laissé
Les traces de cet or redouté.
Les oiseaux attendent
Que revienne le jour
Où mer et contour
Etaient couleur d'amande.
Evelyne MOLLER, 13 ans. 4ème A
Port-Louis.
BRETAGNE
Ma Bretagne, mon pays natal,
Que tu es belle
Dans ta campagne verte.
Et tous ces monuments de pierres
Que l’on aperçoit sur un fond de mer
Et ta langue et tes coutumes,
Ne sont-ils pas innocents comme la brume ?
Oh, malheur in celui qui t'a souillée,
Qui t'a revêtue de l'habit de deuil !
Aujourd'hui seuls la mort, le noir frappent l’œil.
Mais comme je te connais, tu te vengeras
Et des milliers de fleurs d’oiseaux surgiront ce jour-là.
Pascale QUIDU, 15 ans, 3ème B
Collège de Plouay.
SI VOUS ÊTES VENUS EN BRETAGNE...
Si vous êtes venus en Bretagne
Vous avez vu la mer bleue par ciel clair.
Si vous êtes venus en Bretagne
Vous avez vu la mer grise par ciel couvert.
Si vous êtes venus en Bretagne
Vous avez vu les vagues se briser sur les rochers verts.
Si vous êtes venus en Bretagne.
Vous avez vu des bateaux bercés par la mer.
Si vous êtes venus en Bretagne
Vous avez vu des phares les feux clairs.
Si vous êtes Venus en Bretagne
Vous avez vu la marée se joindre a la terre.
Si vous êtes venus en Bretagne
Vous avez vu des plages le sable clair.
Si vous êtes venus en Bretagne
Encore, un jour vous reviendrez.
Marie-José MAHO, 15 ans, 4ème
Locmiquelic
BRETAGNE
Bretagne, tu étais celtique et tu es devenue française
Tu étais montagne, tu es devenue plaine
Village, tu es devenue cité
Maison, tu es immeuble
Pierre, tu es béton
Chemin, autoroute
Forêt, désert
Mer, nappe de pétrole.
Michel GRAIGNIC. 14 ans, 4ème aménagée
Collège de Plouay.
SI LES TEMPS SONT VENUS...
Si les temps sont venus
D'abandonner aux champs
La herse, la charrue
Ou tout autre instrument ;
Si les temps sont venus
De laisser le lavoir
S'envahir de nature
Jusqu'à l’humble battoir ;
Si les temps sont venus
De laisser les pommiers
Dans les vallées perdues
Sans espoir printanier ;
Si les temps sont venus
De quitter le pays.
Pour y faire fortune *
D'aller jusqu’à Paris ;
Si les temps sont venus
D'oublier l'amitié
Qu'unissaient les vertus
Du village tout entier ;
Si les temps sont venus
D'oublier nos aïeux
Condamnant leurs coutumes
Quand ils vont vers les cieux ;
Si les temps sont venus...
Ils sont là... malgré eux.
Pour ces rêves perdus.
Je reste le loqueteux.
J'ai gardé la charrue.
Le lavoir le pommier.
Je reste toute émue
Lorsque revient l'été.
Quand, juillet revenu.
Le village renaît ;
Les ai-je jamais connus
Ces visages de paix ?
Marie-Laure DAVID, 15 ans, 4ème
Port-Louis.
BRETAGNE
Bretagne, vois-tu ton ennemi ?
Il est là-bas, à la dérive.
Bretagne, vois-tu ton ennemi ?
Il est tout près, avec son avarie.
Bretagne, vois-tu ton ennemi ?
Il est trop tard. C`est bien lui.
Bretagne, vois-tu ton ennemi ?
Un pétrolier dit AMOCO-CADIZ,
Est venu sur tes côtes te salir.
Oh ! Bretagne, on te pleure, on te prie.
Mais il est trop tard. C'est fini.
Thierry GUENAFF, 15 ans, 4ème
Locmiquelic.
BRETAGNE
Ce que jadis ont bâti mes aïeux,
Hier, je l'avais devant mes yeux bleus,
Et plus beau que tous les palais d'argent.
O, Bretagne, tu sais que je suis ton enfant.
Un thonier dans le port de Douarnenez.
Bretagne d'hier qu'il me faut retrouver.
L’île d'Ouessant, maintenant bien peinée,
L'Amoco-Cadiz, ce grand pétrolier.
Sur la côte de Portsall s'est échoué.
Cela restera gravé dans notre mémoire,
Pas dans celle des patrons de |'or noir.
Les bretons longtemps ne s'en remettront.
Qui l'a déjà oublié ? Ce sont les patrons ;
Mais leur place était dans la grande prison
Pourquoi en prison, eux ? Ils ont de l'argent…
Ce que jadis ont bâti mes aïeux
L'Amoco-Cadiz l'a défait sans eux.
Aujourd'hui, je l'ai devant mes yeux bleus ;
Sur l'île d'Ouessant à roulé l'or noir,
Jamais je ne voudrais le revoir.
Alain LE GARREC. 14 ans, 4ème
Rlantec.
MARO EO AR MOR
Piou ne gar kat an natur ?
Piou ne gar ket ar mor ?
Ya, med an dud a gar ivez
An arhant, an arhant, an arhant !
Pa vez maro ar mor, petra' dal' ar vuhez ?
Ma n'eus nemed an arhant hag a gont, petra dal ar vuhez ?
Ha p'o defe an dud eur bern arhant evid o digoll
Petra' dal' ar vuhez mar deo maro ar mor.
Penaoz e vevo mab-den warhoaz
Lahet gantañ ar mor,
Lahet gantañ an douar ?
Anne PETITBON, An Alrae, 4ème
GIZ AR VRO
Gwechall goz er vro
Veze tud gwisked brao
Ha brenañ an deiz
Ez eus traou nevez
Bravoh pe falloh.
Disheñvel atao.
N'eus mui difoh ebed
'tre rannvroiou Brelz.
A Vrest beteg Gwened
Vez ar memez gwiskamant
Lahed eo an dillad.
D'on yez dalhom mad!
Gildas EVANNO
Skolai Curie An Henbont, 3ème 1
MA BRO GARET
Na brao eo ma bro
Eur wech o vale
On chomet a zav dirag eur
Hornig dudiuz
Eur stêr e foñs an draonienn
O kildroenni skedus dindan
Bannoù an heol
A bep tu dehi
War dorr ar run
Ar banal hag al Iann alaouret
Mesk-ha-mesk get glaster
Ar gwez hag ar geot
Er pradeier hag er foenneier
Leton marellet get bokedoù
Gwenn, melen. glaz.
Annie JAOUANNET
Skolai Curie An Henbont, 3ème 3
AN NOZVEZ VRAO
Brao eo ma hoadoù.
Brao eo ma maezioù.
Eun eostig a gan
Heuliet get eun tad bran
'Kreiz an noz al Ioer
A ra e sklêrder.
'Ar an traoniennoù,
'Ar ar stêrig voull
E Iaka e houloù.
Peseurt dudi eo
Gwelet 'ar ar gwez
Neudennoù argant.
Gwiad kevnid koant.
Chantal LE DELUOU
Skolaj Curie An Henbont, 3ème
MAUDITE
« Maudite soit la jeune fille qui ouvrit, après le péché, la porte de la fontaine à une mer sans frein. »
Viviane quitte Brocéliande et vogue vers les ténèbres
Mer tâchée par la main humaine.
Pétrole ou sang, la vie se meurt, et la joie expire dans le tombeau.
La marée déferle sur les rochers, et enchaîne des perles obscures.
Collier macabre illuminé par la lueur d'espoir qui brille au fond de nos yeux.
La rivière de diamants glissait vers l'océan.
Aujourd'hui on l'appelle le fleuve de la mort.
Depuis longtemps Merlin est oublié. Sa baguette reste inanimée.
La légende errait entre les rouleaux d'écume.
Elle s'est effacée pour ne plus être.
Les filets reposent sur les prairies, cadavres gémissants.
A quoi serviraient-ils ?
Le vent pousse les derniers souffles de vie vers le gouffre du néant.
Seuls vestiges de la vie marine, des larmes de cormorans agonisent sur la robe de l'existence.
Un nuage noir passe, faisant planer sur nos cœurs son terrible symbole.
Le bateau de tendresse ne peut plus naviguer sur la mer meurtrie.
La tempête apocalyptique fait rage.
Les feux follets continuent à trembler sur la lande.
Viviane s'enfuit vers la vie.
Qu'as-tu donc fait de ta clef d'or, seigneur Gradlon ?
Viviane MORICE, 16 ans 1/2. 1ère
Vannes.
KAR AR MOR
La mer découvre lentement les rochers noirs
Luisant sous le soleil de mars.
Un oiseau gris, un oiseau triste
Vient se poser au ras de l’eau
Si dolent, si las
Je l'avais pris pour une épave
Mais je l'ai vu tenter de se relever
Ses ailes s'efforcer de battre '
Oiseau mazouté
Oiseau que la mort enserre déjà dans ses griffes
Rien ou si peu à présent
Mais pour les autres oiseaux de mer
Pour les frères qui planent dans le soleil
Inconscients de la folie des hommes
Le soleil triomphant crève la voûte des nuages
L'oiseau tente encore d'étendre ses ailes
Mais le soleil ne peut plus rien pour lui
Il ne peut pas sécher le mazout sur ses ailes
Aujourd'hui l'oiseau, demain nous les hommes
Et cette vie qui s'éteindra dans l'océan.
Marie-Cécile LE FLOC'H, 16 ans, Theix.